mario campo oeuvres choisies
  ALCOHOWL
   
  room 222 Chelsea Hotel
un lundi 13
de la semaine
des quatre jeudis
un dernier six-pack
avec le diable
sur fond de « soul » sale
craché par mon radioshack
sorry Blaise Cendrars
mes Pâques à New-York
sont de braise et de cendres
Dylan Thomas se consolerait
en voyant ma carcasse
de 53 balais se traîner
dans la 23ème Rue
jusqu’au débit clando
acheter du frelaté
pour passer au purgatoire
avant l’ouverture du bar BAR
à même la fiole
le sang de l’aube
Whitman hey man
cesse de chuchoter
la divine mort
et crie-là tout haut!
marcher sur les traces
du vieux Huncke
dis Herbert est-ce vrai
les génies inquiétants
que l’on rencontre dans l’au-delà
où il n’y a pas d’eau-de-vie?
flâner devant les flics
avec des loulous reed
du Lower East Side
le ciel à assaillir
le jour où le foie ne croira plus
valoir la peine d’attendre
qu’on m’accuse de « voix » de faits
I don’t care
I’m guilty of everything
les poètes sont une espèce menacée
et que fait-on?
: just business as usual
and yes you were right
Mister Baudelaire:
cette vie est un hôpital
où chaque malade
est possédé du désir
de changer de lit
il ne me reste que les nuages Charlie
les ténébreux nuages...