mario campo oeuvres choisies
  DOLLORAMA
   
 

dans ma chère Petite-Patrie
les déchets sont à la rue
les enfants dans la ruelle
les garages ont des bands
pour une looser académie
les oreilles ont des murs
entre la violence et l’ennui

ah! mon cher paradis usagé
des retraités de shop tatoués
des psychiatrisés lâchés lousses
un poète le matin à jeun
perdu raide au bout des jouets
et des madames tout-le-monde
au fond d’un tout-pour-un

chérie viens sur la Plaza ce soir
à cette cheap vente de trottoir
plus tard dans un parc sans arbres
on boiera jusqu’à vomir debout
le désabusement et l’amertume
je sais que mon blouson noir
n’effraie plus les voleurs de plants

je sais aussi que comme l’herbe
le 4 par 4 du voisin shiné
est toujours plus beau
que notre vieux bazou patché
mais tu t’en fiches la frime
comme tous ces blocs
qu’on nomme arrondissements

chère Petite Patrie my baby
même quand j’y tourne en rond
c’est toujours autour de toi
mon amour s’il pleut
on ira au cinéma
et si jamais il fait soleil
on ira au cimetière