GLAS D'HIVER | |
à moins trente au Parc Dante l’enfer d’acier de granit givré je tend des collets à mon ombre pour capturer l’instinct sombre avec un litre de caribou je reviens de très loin je me souviens d’un poète au verbe de fronde qui gravait le nom de sa blonde à la chainsaw tard le soir sur la glace de la patinoire ah encore s’échauffer le coeur de cette vile et bâtarde liqueur! rien de moins que rien qu’une peau de chagrin ou celle d’un zombie has-been marquée au fer rouge de robine un corbillard parqué devant l’église le diable et l’aumonier pactisent un chien tremblant comme une crotte son maître derrière avec un sac tranchant sur le seuil de la porte là où le temps se détraque en attendant l’exil me dis-je sur la grande Main gangsterisée l’espoir des orphelins cokés s’amoche dans la brise deux flics semblant de garde fument dans un panier à salade trois hommes louches s’approchent je serre les poings dans mes poches un truck de bière passe en trombe fait presque basculer la tombe on rejoue la comédie divine au box-office en chapelle sixtine on se noie dans les flammes et on calcine dans l’eau le paradis sur panneau-réclame du racket de mort mafioso |