mario campo oeuvres choisies
  L'ENFERRÉ
   
 

Dante mon vieux tu sais comme on dit
on devine le sad-end de la comédie
sur un calendrier taché de l’an dix-mille
le vacuum espace-temps en vain vacille
deux chevaux sauvages qui se lèchent
dans le champ avec un chien sans laisse

qui cherche la clé des portes du paradis
car sa peine à chaque jour suffit
la vie d’enfance est toujours plus facile
mais l’essence d’ado tape dans le mille
l’évidence nous jette dans la fosse aux illusions
ici de peu sauve qui ou quelques illuminations

comme un attelage sur le corps de pur sang
on se sent fourbu à l’usure infaillible du temps
celui qui passe et ne laisse jamais de lettre
des disparus qu’on voudrait voir renaître
hé pépé qui réparera l’âme des amants tristes
si dans la tombe la mémoire amère rapetisse?

non il n’y a plus rien mon cher Léo mon pote
et même que voilà déjà le diable m’emporte
et que dalle le coeur quand ça bat plus
on débranche la machine du superflu
dans le chaos sold-out qui sert de décor
à l’opéra fantomatique du baiser de la mort

le nouveau siècle ne se croque plus al dente
les prédateurs veulent des proies congelées
quand sert à rien de vouloir se battre
contre les dragons aux griffes accariâtres
l’artificiel sera le nouveau paradis
la solitude à languir des beaux jours d’anarchie