PARADIS À LOUER | |
dans le vacarme de la nuit les ombres me veulent la peau et les os patience croque-vivants je reviens remettre la clé des champs et mon legs de cavale au troisième sous-sol du C.H.U.M. où ont trépassé tant d’anciens chums dans mes errances à tombeau ouvert la pédale est restée collée au plancher des vacheries du hasard planqué dans la mémoire d’un trou comme on donne pas cher de ma poésie je continue à mendier une part d’infini dans les allées des limbes alors chers docteurs et pasteurs gardez vos prescriptions et onctions extrêmes j’ai mes potions chamaniques lampée de Maudite souffle de gris-Gitane quand le cœur m’en dit encore pour ne pas râler sur mon sort de force l’hiver en camisole d’occasion enfin qu’attendez-vous d’un pauvre chantre qui survit sur le bras d’une rémission chaque mois payer ma rédemption ? |