mario campo oeuvres choisies
  SANG BLANC
   
 

devant un brouillon spirale
je fume une fleur du mal
pour me cuirasser l’âme
contre les dogues infâmes
de la ruelle où rugit
la vengeance de la nuit

quand la mémoire de valium
a le goût amer d’un vacuum
se lève soudain le voile
sur la mort des étoiles
il faut avaler les nébuleuses
à grandes gorgées de gueuse

qu’ils sont loin désormais
et les reverrais-je jamais
les Greenwich et Montmartre
mes anciens kicks grisâtres
si l’écho des culs-de-sac
me hurle don’t look back

so welcome to my bluespleen
tell me where have you been
have you seen in the shadow
the ghost of some old hobo?

derrière un écran de fumée
danse sans musique le passé
je laisse alors l’aube d’éther
dissoudre la notion circulaire
du temps assassin et voleur
tel l’or alchimique de leurre

quel rêve incessant insensé
dans l’inconnu je dois sauter
là où s’abîment les illusions
en ecchymoses de passions
et grondent aussitôt les accords
des guitares du corps-hardcore

puis les uns après les autres
encore seuls ou avec d’autres
défilent lentement sans danger
les spectres de gloire des chaussées
paradis perdus rachetés d’aumônes
la muse rose is coming home

so welcome to my bluespleen
tell me where have you been
have you seen in the shadow
the ghost of some old hobo?