mario campo oeuvres choisies
  TENDU COMME UN MI
QUI VA PÉTER AU FRET
   
  quand je file walkin’ the dog
j’attache mon collier clouté
j’empoigne ma six-cordes-neuf-vies
du case rauque n’ râle scotché
je descends au bord d’la track
à côté de l’incinérateur des Carrières
parmi les spraycans des taggers
qui en beurrent épais
sur les entrepôts abandonnés
futurs lofts rénovés Home-Dépot
pour les badaboomers
entre les madriers des rails
y’a les fourmis de Leloup et Vian
qui font une patte d’honneur
aux wagons-freight
remplis de scrap
Made in China
quand je file un mauvais coton
sur un beat endiablues
ça gueule sale
ça sort tout en croches
ça slow down dans un break
because si la vérité presse
y’a aussi l’urgence de la lenteur
j’improvise des maux style
le moron de God
avait même pas d’chien
y’a fallu l’inventer
puis rester pris avec
comment vont les clochards
au firmament ti-Jean?
je fixe à l’ouest
les gratte arc-en-ciel
les détours à bureaux
et au sud for sure
le Plateau d’argent
on the railroad
mon grand Jack
je cherche aussi mes racines
qui gèlent au sol à l’automne
près des fleurs profanées
par les gars de la ville
octobre dans le train-train
de la terre-à-terre
i’m feelin’ low and not very well
comme un damned canuck
j’ouvre une bière pour espérer
un jour reposer en paix